J’ai tardé à me remettre à l’écriture et donner des nouvelles détaillées, au départ par dénis de ce qui se passait, ensuite parce que j’étais trop fragile et émotive pour aborder le sujet. Maintenant, je suis prête à en parler, j’ai accepté la situation et je vais de l’avant seulement.
Alors voilà, je suis blessée, mais pas genre une petite entorse ou une tendinopathie, non, une fracture de stress du Sacrum. Je me suis cassé le cul (rire jaune). Interdiction complète de courir pour 6 semaines. Aoutch!
C’est une grande déception et incompréhension pour moi. Juste à relire mon infolettre de Janvier-Février , on voit à quel point je débutais mon année en force, je m’occupais de ma santé, je m’entrainais super fort et j’avais juste des bons feelings. (Can we go back please ?)
Alors pourquoi ?
Qu’est-ce qui a mené à ma blessure? La question à laquelle on ne peut pas répondre avec certitude malheureusement. Après discussion avec l’équipe qui m’entoure, on croit à une cause multi-factorielle.
Un surplus d’entrainement / manque de repos? Peut-être.. Après ma course à Black Canyon, les bonnes sensations sont revenues assez rapidement et j’ai donc repris l’entrainement sans prendre de long repos. Je n’ai par contre eu aucun signe de fatigue, douleur physique ou autre lors des derniers mois alors c’est questionnable.
Un changement de surface drastique ? Ayant couru sur la neige ou sur tapis roulant tout l’hiver, le contraste d’être de retour sur la route (asphalte encore très froide et raide) a surement au un impact. Aussi, de porter à nouveaux mes souliers de trails plus agressifs pour de long entrainements sur les chemins de terre aurait peut-être nécessité une transition plus progressive de ma part.
Mon alimentation/mes hormones ? Encore là, c’est décevant puisque j’ai fait beaucoup d’efforts à ce niveau dans les derniers mois. Avec ma nutritionniste, on travaille à augmenter mes apports quotidiens, j’ai même réussi à prendre quelques livres cet hiver. Aussi, j’avais fait mes tests sanguins en janvier et tout était parfait à ce niveau, aucune carence! La seule chose non explorée est la possibilité d’un débalancement hormonal ou d’une aménorrhée. Je prends la pilule contraceptive en continue depuis quelques années, donc je ne sais pas si j’ai un cycle naturel normal.
Une mauvaise chute sur les fesses sur la glace qui aurait fragilisé mon sacrum ? Presque tout les professionnels rencontrés m’ont demandé si j’avais fait une chute sur les fesses. Et oui, à 2 reprises, quelques semaines avant l’apparition de ma blessure, j’ai glissé sur la glace et tombé sur ma fesse droite. Cela aurait pu fragiliser la zone.
Ce sont donc les éléments que nous avons ressortis, afin d’identifier les erreurs qui ont pu être commises et s’assurer de ne pas les reproduire.
Comment c’est apparue ?
Le 23 mars, je terminais une grosse semaine d’entrainement et de volume avec une longue sortie de 34km incluant des intensités. Je me sentais tellement en forme pour ma course à venir! Par contre, une petite douleur à ma fesse droite était apparue dans les 8 derniers km. Je n’étais pas inquiète, c’était un inconfort musculaire comme on en vit souvent en tant que coureur. Le reste de la semaine, j’ai fait des auto-massages et des exercices pour cette fesse, mais je ressentais un inconfort un peu quand même à chaque sortie de course.
Jeudi le 27 mars, après un simple jog, une douleur très franche est apparue au niveau de mon sacrum droit (juste en haut du coccyx). Cette fois ce n’était pas musculaire. Ça m’a complètement mise à l’arrêt, la douleur m’empêchant de courir et même de marcher. Physio, exercices, repos, anti-inflammatoire, chiro, ostéo, médecin… J’ai TOUT essayé pendant environ 10 jours, mais sans aucune amélioration. Je me connais super bien, je n’ai eu aucune blessure en 4-5 ans, étant toujours capable de les sentir arriver et d'agir à temps. Cette fois, je n’ai rien vu venir, je n’avais aucun contrôle et j’avais vraiment le sentiment qu’il y avait quelque chose d’anormal. Je suis donc allée de l’avant et pris rendez-vous pour avoir un IRM au privé. Je le mentionne, car cette décision n’a pas été prise d’emblée, étant donné que ça implique de premièrement avoir accès à un médecin et de deuxièmement payer une facture salée pour l’imagerie. UNE CHANCE que je l’ai fait! Je serais peut-être encore en train d’essayer de courir sur cette fracture, de l’amplifier et d’augmenter de beaucoup le temps de guérison.
Alors le 7 avril, la réponse est là : présence d’œdème osseux et début de trait de fracture de stress du sacrum. La procédure est claire: pas de course et d’impact pour 6 semaines, sans exception. Ce n’est pas un choix, mais une obligation. Je dois me dire que j’ai comme un plâtre invisible que je ne peux pas enlever avant la fin des 6 semaines, même si je ne ressens pas de douleur. Il faut attendre la guérison osseuse, le même principe qu’une fracture normale. J’ai par contre la permission de faire du vélo, de marcher de façon raisonnable pour ne pas créer de douleur et de faire du renforcement musculaire sans impacte ni lourde charge. C’est une chance dans ce malheur, car une immobilisation complète m’aurait vraiment abattue.
Desert rats et le Colorado ?
N’étant qu’à quelques jours seulement de mon départ, j’ai décidé de ne rien annuler et de faire mon voyage comme prévu, mais sans course pour moi. Il n’est jamais facile d’annuler sa participation à un événement, mais à ce point, j’étais beaucoup plus triste de ne simplement pas pouvoir courir au quotidien, ne serait-ce que quelques km pour explorer les beaux paysages.
J’ai eu la chance de vivre un beau trip de course avec Alexis, André, Samuel et Cedric. J’ai adoré les voir courir, faire les ravitos et les encourager, bien que j’avais un immense pincement au cœur de ne pas pouvoir courir aussi.
J’ai aussi pu faire un petit photoshoot dans le magnifique décor désertique. Merci Ced!
.
Sinon, pour bouger et garder la forme, je me suis rendu à un gym local pour faire des entrainements sur vélo. Et finalement, j’en ai profité pour me reposer et faire le plain de soleil et vitamine D.
Par la suite, nous avons poursuivis notre voyage à 3, avec Alexis et Cedric. Nous nous sommes déplacés à Boulder pour le reste de la semaine. C’était simple, reposant et bien plaisant. Les journées consistaient à découvrir un petit café, aller en sentiers (prendre des marches pour ma part) et terminer avec un happy hour sur une terrasse. On repeat pour la semaine! 🙌🏻
Le moral…
Physiquement, j’ai pris beaucoup de repos, j’ai dormi plus que jamais et j’ai vraiment décroché de tout. Mentalement, j’ai eu beaucoup de variations d’humeur et de moral. Être en voyage me rendait heureuse, mais me sentir incapable et restreinte chaque jour gardait un nuage au dessus de ma tête.
Depuis le début, la réalité, c’est que je pleure souvent, je suis profondément triste de la situation. J’ai tellement envie de courir, c’est vital. Je vois mes efforts de tout l’hiver se faire jeter à la poubelle, mes courses s’annuler, mes ambitions s’envoler. Il y a tellement pire et j’en suis consciente, je ne suis pas à l’article de mort et je vais certainement m’en remettre assez rapidement, mais pour l’instant, dans ma réalité, je suis démoralisée.
J’essaie de garder mon positivisme, d’être proactive pour poser les bonnes actions et prendre les bonnes décisions pour optimiser ma guérison. J’essaie aussi de documenter mon processus et d’en parler sur les réseaux sociaux. J’ai d’ailleurs fait une série de vidéos sur Tiktok depuis le début de ma blessure : LIEN ICI
Je tiens le coup, mieux que je croyais et je vois le nombre de jours diminuer avant mon retour à la course le 8 mai!
Optimiser la guérison
Il n’était pas question pour moi d’attendre passivement tout le long des 6 semaines. Je voulais m’assurer des faire les bonnes choses pour que je revienne en forme et en santé. J’ai d’abord pris mon voyage comme un genre de reset, du repos et un petit maintient sur vélo.
Le vélo: dès mon retour à la maison, on a starter une vrai planification d’entrainement à vélo afin de travailler mon fitness. Test FTP, entrainement zwift, longues sorties extérieures, une vrai cycliste!
Les suppléments: Avec les recommandations de ma nutritionniste, je prends quotidiennement du calcium, de la vitamine D et du magnésium. Le reste de mes micro-nutriments étant déjà bien comblés.
Le repos: Mes nuits de sommeils sont bien plus longue qu’avant, peut-être que le magnésium avant d’aller au lit m’aide! Mais, chose certaine, je ne mets pas d’alarme super tôt le matin et je retarde même mes entrainement du matin pour me permettre de dormir.
L’alimentation : fuel is recovery. Je travaille à augmenter mes apports quotidiens, prendre des collations non-stop et prendre des carbs à CHAQUE entrainement.
Alors voilà, pour ceux qui se sont rendu à la fin, MERCI et DÉSOLÉE, c’était long! Je voulais expliquer la situation en détails et être prête à bientôt documenter mon comeback!!
Lâche pas ma belle Mélodie🫶
Tout passe 🤝
Quel beau témoignage authentique. Merci.