Enfin un race recap à écrire!
Bien sûr, ce que j’aime, c’est de courir, chaque jour. Ce n’est jamais un supplice pour moi. Mais je dois avouer que d’épingler un dossard, se mettre derrière une ligne de départ et courir avec une magie qui te propulse à repousser tes capacités, c’est un sentiment que j’adore. J’aime la compétition, c’est comme ça! Alors c’était un immense bonheur d’être de retour, non pas pour une, mais DEUX courses le weekend dernier!!
Samedi 14 juin
Mon calendrier de course initiale (avant blessure) comportait des courses en juin. Le trail de la Clinique du Coureur ainsi que le Marathon du Mont Mégantic étaient dans les plans. J’ai tout annulé en raison de ma blessure. Par contre, je voulais tout de même avoir un objectif rapproché, qui allait me motiver dans ma réadaptation et mon retour à la course. Mon coach Rémi m’a proposé alors de faire une course verticale, un parfait retour de blessure sans aucun impact de descente.
Me voilà donc, reçue comme élite, au Mont Washington Auto Road race. L'ascension du Mont Washington par la route d’accès aux automobiles. 12km pour 1400m D+. Je suis excitée de ce nouveau défi et je n’ai aucune attente. Je me surprends même à n’avoir aucun stress les jours d’avant (ni le matin même d’ailleurs). Je suis là pour tester ma forme et donner le meilleur de moi, sans aucun enjeu.
Vendredi, la petite gang de québécois et moi allons sur le site pour chercher nos dossards et c’est à ce moment même que nous recevons un courriel de l’organisation comme quoi la météo du lendemain s’annonce très mauvaise au top de la montagne. Résultat, ils coupent le parcours de moitié. 6km et 700m de D+. Ça change le plan de match, moi qui comptais sur mon endurance, je devrai pousser la machine un peu plus fort! Ça nous rappel que la montagne est reine et a toujours le dernier mot.
Samedi matin, réveil en douceur après une très bonne nuit de sommeil. Je me prépare et prend un déjeuner plus léger qu’à mon habitude. Ayant très bien mangé les jours d’avant (petit carb load) et me préparant maintenant à un effort de moins de 40min, je ne suis pas trop inquiète de manquer d’énergie. Je m’habille et me retrouve prête bien à l’avance, n’ayant aucun matériel ou nutrition à préparer. Ça me fait tout drôle.

Je retrouve Rémi et Anselme et nous nous rendons au départ. Je m’échauffe avec Helene et JF Cauchon, on jase et l’ambiance est super relaxe. Je me sens bien et sereine. Je me retrouve sur la ligne de départ et je me fais la promesse de ne pas m’emballer et partir trop vite avec les premières femmes. Je veux suivre mes sensations à moi sans me laisser influencer.
Le départ est lancée, le genre de 300-400 mètre de plat du début permet de me mettre en jambe, puis l'ascension débute. Je me laisse dépasser sans réagir. Je reste calme, je sais que je suis constante et que je dépasserai tout ceux parti trop vite plus tard. Je dois être plus ou moins 12e femme à ce moment. Ma montre affiche seulement ma fréquence cardiaque et le temps total, alors je n’ai aucune idée de la distance qui avance et ça passe plus vite que je le croyais. Après 10min, je me rends compte que je suis encore confortable, en sub threshold (fin zone 3) et je décide d’augmenter un peu le rythme pour aller en zone 4. Je dépasse quelques filles et ça m’encourage.
Mon état mentale est super relax, je suis dans un effort stable et j'avance à bon rythme. Avec du recul, je réalise que j’étais un peu trop confortable pour un effort court. J’aurais pu me mettre dans le rouge plus que ça. Simplement, je ne savais pas comment mon corps allait réagir. Lorsque je tentais d’accélérer, la peur d’exploser et de ne pas être capable de maintenir jusqu’à la fin me prenait. Je me rends compte maintenant que je me suis sous-estimée.
À 5,5 km, je suis tout près de la 6e femme et je décide d’attendre avant de commencer mon sprint final. Je n’ai pas un très bon kick, donc c’est risqué d’ouvrir les machines trop tôt. C’est brumeux, je ne vois pas loin devant, mais je commence à entendre les bruits de la ligne d’arrivée. Je commence à accélérer et puis tout d’un coup c’est la ligne d’arrivée! Merde, j’ai raté mon sprint final! L’arrivée était un peu avant 6km finalement et je ne l’ai pas vu venir. Un peu déçue à ce moment, car je sais que j’avais l’énergie nécessaire pour dépasser la fille juste devant moi et gagner une position. Je traverse en 35min30 avec un peu trop d’énergie encore en banque.
Au final, je suis super contente de cette course, car elle m’a mise en confiance. Je suis plus en forme que je le croyais et j’ai adoré l’effort en montée seulement. À refaire!
Dimanche 15 juin
De retour à la maison, j’avais initialement prévu aller encourager mon chum inscrit au demi-marathon du Tour du Lac Brome. Et bien finalement, comme ma course du samedi avait été écourtée et que je me sentais en pleine forme, j’ai décidé de prendre aussi le départ du demi-marathon! Aucune préparation spécifique, ni même d’entrainement sur route au préalable, mais c’est pas grave, on y va pour le plaisir et pour faire un bon effort.
Mon chum me parlait depuis quelques jours de s’y rendre à vélo, chose que j’avais prévu faire AVANT de décider de m’inscrire. Il m’a convaincu de le faire quand même, en me disant de m’amuser un peu, de ne pas trop prendre ça au sérieux et d’être moins rigide… Je sais bien qu’il n’a pas tord, je respecte toujours à la lettre mon plan d’entrainement. J’ai donc fais 20km de vélo, de chez-moi au départ de la course.
On arrive sur le site et on troc nos chaussures de vélo pour celles de course. Je fais un micro jog de moins de 2km, les jambes un peu lourdes, mais en même temps drôlement bien échauffées. Je prends un gel Boost Naak 15 min avant le départ, très nécessaire considérant le vélo fait juste avant.
Je dois avouer m’être inscrite comme « élites », voulant tout de même faire une bonne course et tenter le coup de remporter la bourse offerte aux gagnants. Je lance à mon chum: Je vais bien essayer de gagner, mais pas si ça va trop vite, je ne veux pas exagérer l’effort. Chose que j’ai à moitié respectée!
Le départ est en retard de 5min, j’en profite pour faire quelques accélérations, mes jambes semblent en très bon état finalement. C’est à ce moment-là que le switch mental ce fait (pour aucune raison?) et que je passe en mode compétition. C’est plus fort que moi, l’ambiance d’une ligne de départ et le dossard épinglé me rendent compétitive. Le départ est lancé, je pars vite, voulant faire ma place dans les premiers kilomètres. Je reste sur un pace plus rapide que prévu (environ 3:45 min/km) pour au moins les premiers 5km. Dans un virage, je jette au coup d’oeil derrière et je n’aperçois pas la seconde femme. Je décide donc de lever le pied un peu et de ralentir. C’est plus sage.
Je suis en compagnie d’un certain Fabrice (ou Fabien?) avec qui j’échange pendant quelques km. C’est cool d’avoir de la compagnie! Je suis donc déçue quand je constate qu’il ralenti et que je me retrouve seule. Puis, pas très longtemps après, j’entends des pas me rattraper. Je me dis, cool Fabrice est de retour! Mais non, il s’agit d’un autre coureur, Julien. On est sur le même rythme et on se met même à jaser (chose que je ne fais jamais lors d’une course sur route, voulant garder toute mon énergie pour la course). C’est tellement plaisant! Il m’encourage et dit vouloir m’accompagner pour la victoire. Je le pace dans la longue et raide montée du 16e km (ma force comme coureuse de trail). Sa blonde passe alors en vélo et nous dit qu’il est le 10e homme. Je lui promets de l’aider à garder son top 10.
À 2km de l’arrivée, j’ai une petite angoisse (non fondée) qui s’installe en moi. Je ne suis pas quelqu’un qui a habituellement un bon sprint de fin de course si je me retrouve en duel final. Si jamais la 2e femme n’est pas si loin et décide de tout donner ? Si jamais je suis en train de prendre ça un peu relax et que finalement je me fais dépasser juste à la fin? Pas question! Je me sens trop bien pour prendre ce risque! J’accélère donc le pas (désolée à Julien) et j’entre à bonne vitesse dans la foule de gens terminant leur 5 ou 10km. Je traverse la ligne d’arrivée, heureuse et surtout surprise. 1h21:30. À moins de 2 minutes de mon PB, sur une course avec beaucoup de cotes et en n‘ayant jamais touché à la zone rouge niveau effort. Sois je suis bien plus en forme que je le pense, sois c’est très bénéfique pour moi de prendre les courses plus à la légère! Peut-être que le mental me nuit parfois lorsque je me mets plus de pression de performance.
Bien heureuse de ce weekend sportif, je retourne chez moi à vélo et cette fois, mon copain me pousse un peu trop. J’arrive à la maison bien « bunkée » ! Haha Il y a bien des limites à ce que je peux demander à mon corps quand même!
Prochaine course
Au moment d’envoyer cette infolettre, je viens tout juste de compléter une longue sortie test pour ma prochaine course. Honnêtement, j’hésitais encore à savoir si je devais prendre le départ du QMT50 ou non. J’ai toujours l’habitude d’être super bien préparée et au meilleur de ma forme pour mes courses. Cette fois-ci, j’accepte que je suis en retour de blessure et que ma préparation n’a pas été idéale.
Ma sortie test c’est bien passée! Je n’ai aucune douleur, je me sens en forme et pleine d’énergie. Mais j’ai aussi mis le doigt sur des aspects qui restent à travailler avant de me sentir vraiment optimale pour une course de haut calibre.
Je vais donc prendre le départ et tout donner ce que j’ai en moi ce jour-là. Je suis apeurée et excitée en même temps, comme si j’étais à nouveau une débutante.
Remerciement
Je voulais prendre le temps de remercier certaines personnes qui m’ont grandement aidée au cours des derniers mois.
Rémi Leroux, mon coach, qui m’a écoutée, a adapté mes plans et m’a permise de bien progresser malgré tout. Je suis tellement chanceuse d’avoir son aide!
Émile, mon physio, qui me rassure toujours et gère tout mes petits inconforts! MontPhysio
Cedric, qui m’a offert une opportunité en or, même si j’étais blessée. Je suis soutenue par la compagnie CiaoTotes cette année et j’en suis très reconnaissante!
La formidable équipe de Nnormal Canada et Coros, qui restent toujours informés et me soutiennent dans mon processus. Merci!
Naak, que j’ai consommé en quantité phénoménale les derniers temps, autant pour m’aider à récupérer que pour m’assurer de manger à chaque entrainement. C’est absolument primordiale pour moi présentement et je ne pourrais pas le faire sans leur aide.
Mes proches, plus spécialement mon copain (bien hâte de voir s’il va lire ceci…). La première chose qu’il m’a dit quand j’ai su que j’avais une fracture c’est: ça va être ok, on va le faire ensemble. On l’a fait ensemble!
À vous tous qui me lisez et m’encouragez sur les réseaux sociaux, vous êtes une réelle motivation! Merci!
J’espères vous croiser prochainement à un événement! À bientôt!
Bravo Mélodie et surtout garde ton calme ☺️ Ne te mets pas de pression 😁Tu es en Super forme . Fait toi confiance!
Et surtout …ça reste de la course et il y en aura d’autres !
Bonne chance au QMT 🤝
Bravo Mélodie et continue de t’amuser! On se voit au QMT je serai sur le 135 k.